Page:London - La Peste écarlate, trad. Postif et Gruyer, 1924.djvu/99

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advenu ? Je ne saurais le dire. Mais, au bout d’un moment, je le vis qui baissait de plus en plus. Puis le réservoir à essence du moteur prit feu et explosa, et l’avion, après avoir, un instant encore, vacillé sur ses ailes, tomba perpendiculairement sur le sol, comme un bloc de plomb.

« Depuis ce jour, je n’ai jamais revu un aéroplane. Bien souvent, pendant les années qui suivirent, j’examinai le ciel, espérant, contre toute espérance, en voir un apparaître et que, quelque part dans le vaste monde, un îlot de l’ancienne civilisation avait survécu. Il n’en était rien, et ce qui s’était passé en Californie était arrivé de même partout l’univers.

« À Niles, le lendemain, nous n’étions plus que trois, et nous trouvâmes, au milieu de la route, Wathope et son automobile. L’automobile était en pièces et, sur les couvertures qu’ils avaient étendues par terre, gisaient morts, Wathope, sa mère et sa sœur.

« La nuit, je dormis lourdement. Ces marches forcées n’avaient anéanti de fatigue. À mon réveil, j’étais seul au monde. Canfield et