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Page:London - La plus belle pépite, paru dans Candide, 31 juillet 1940.djvu/41

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ne pouvais remuer car ils me maintenaient et, du reste, je n’en avais pas la force. Bref, le couteau de pierre servit pour elle ; quant à moi, ils ne me firent même pas l’honneur de me tuer au haut de leur rocher sacré. Ils me poussèrent par-dessus bord comme une charogne.

« Mais les busards ne m’ont pas eu. Je vois encore, au moment de ma chute, la lune resplendissant sur tous ces pics neigeux. Je fus lancé d’une hauteur de 150 mètres ; par bonheur, à mi-chemin de la descente, je tombai dans une crevasse pleine de neige amoncelée.

« Lorsque je repris connaissance – plusieurs heures après, car il faisait plein jour – je me trouvai dans une grotte ou un tunnel creusé par l’eau de la fonte des neiges qui coulait par-dessus le rebord, juste au-dessous de l’endroit d’où j’avais été projeté. Quelques pieds de plus en avant et j’allais m’écraser au pied de la montagne. Je ne dus la vie qu’à un miracle.