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Page:London - La plus belle pépite, paru dans Candide, 31 juillet 1940.djvu/5

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À leur aspect bossué, biscornu et massif, il semblait aussi difficile de les supposer factices que de croire les indications de poids et de valeur qui les accompagnaient.

— Alors, c’est ça que les chasseurs de kangourous appellent une pépite ? s’écria par-dessus mon épaule une voix sonore, juste devant le spécimen le plus impressionnant.

Je me retournai et mon regard rencontra les yeux d’un bleu lavé de Julian Jones. Je levai la tête, car il arborait, à une hauteur d’environ deux mètres, une chevelure jaune ébouriffée dont la teinte paraissait aussi décolorée et passée que celle de ses yeux. Peut-être le soleil avait-il rongé sa couleur primitive ; en tout cas, son visage témoignait d’un hâle ancien et profond. Lorsque, détournant son regard des objets exposés, il le fixa sur moi, j’y remarquai une expression bizarre, comme si l’homme s’efforçait de se rappeler un fait d’importance capitale.