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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/146

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mieux John Barleycorn pour dominer des hommes ? Les nôtres étaient à point pour abandonner leurs projets ébauchés avec tant de zèle. Ils roulèrent hors du bar pour tomber dans la gueule des requins et des harpies, qui n’en devaient faire qu’une bouchée. En l’espace de deux jours à une semaine, leur argent fut liquidé. Après quoi, les hôteliers les balancèrent à bord des navires en partance pour l’étranger.

Victor, garçon bien découplé, parvint à entrer dans le service de sauvetage grâce à un heureux concours d’amis. Mais il ne vit jamais l’école de danse et ne publia pas son annonce pour demander une chambre dans une famille ouvrière.

John-le-Long n’entra pas davantage à l’école de navigation. Au bout de la première semaine il se retrouva débardeur d’occasion sur un vapeur fluvial.

John-le-Rouge et Axel n’expédièrent pas leurs salaires au pays natal. Ils furent éparpillés avec le reste à bord de voiliers partant vers les quatre coins du globe. Embauchés par l’intermédiaire des hôteliers, ils travaillaient pour rembourser les avances dont ils n’avaient jamais vu la couleur et l’argent qu’ils n’avaient pas dépensé.

Par bonheur j’avais une famille pour me recevoir. Je me rendis à Oakland en traversant la baie et, entre autres choses, j’entrevis de nouveau ia route de la mort. Nelson avait été abattu d’un coup de feu un jour qu’en état d’ivresse il résistait aux policiers. Son associé s’étant trouvé complice dans cette affaire, purgeait sa peine en prison. Whisky Bob était mort, lui aussi, de même que le vieux Cole, Smoudge et Bob Smith. Un autre Smith, celui qui sur l’Annie, portait ses