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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/148

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J’étais complètement guéri de mon engouement pour le port d’Oakland. Je ne pouvais plus le voir, et l’existence qu’on y menait ne me disait plus rien : je n’avais plus envie d’y boire ni d’y flâner.

Je retournai à la bibliothèque gratuite et je dévorai des bouquins avec une plus grande compréhension.

Ma mère me fit observer que mes folies avaient assez duré, et qu’il était temps de choisir un emploi stable. Comme on avait besoin d’argent à la maison, je m’embauchai dans une fabrique de jute — pour travailler dix heures par jour à dix cents par heure.

Bien que je fusse devenu plus fort et plus habile, je n’étais pas mieux payé que plusieurs années auparavant à l’usine de conserves. Mais on m’avait promis de me donner un dollar vingt-cinq au bout de quelques mois.