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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/167

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j’avais lu dans les livres que tous les jeunes garçons débutent pas les besognes les plus humbles et, grâce à une bonne conduite, finissent par devenir propriétaires de toute l’entreprise.

— Quand me rendrai-je à mon travail ? demandai-je, impatient de me lancer dans cette éblouissante carrière.

— Mais… répondit l’administrateur, puisque nous sommes d’accord qu’il faut partir d’en bas, vous n’avez pas les capacités voulues pour entrer tout de suite à la réparation des moteurs. Il sera d’abord indispensable de passer par la chambre des machines, comme graisseur.

Mon cœur défaillit quelque peu. Je vis, pendant un instant, le chemin s’allonger entre sa fille et moi. Puis je me ressaisis. Après tout, je ferais un meilleur électricien en apprenant à connaître les machines. En ma qualité de graisseur, peu de choses m’échapperaient sur les propriétés de la vapeur, j’en étais sûr. Bonté divine ! Ma carrière m’éblouissait plus que jamais.

— Quand dois-je commencer ? demandai-je d’une voix pleine de gratitude.

— Mais… attendez. Ne comptez pas entrer de but en blanc à la salle des machines. Une préparation est nécessaire et, cela va de soi, à la chambre de chauffe. Allons, vous comprenez les choses, je le vois. Remarquez en outre que la simple manipulation du charbon constitue en soi un problème scientifique qui n’est pas à dédaigner. Savez-vous que chaque livre de charbon est pesée avant d’être brûlée ? Nous connaissons ainsi la valeur de notre combustible. Nous calculons à un penny près le prix de