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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/168

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revient de chaque pelletée, ce qui nous permet de découvrir, sans erreur possible, nos chauffeurs qui, par stupidité ou négligence, font rapporter le minimum de rendement au charbon qu’ils emploient…

L’administrateur se reprit à sourire.

— … Vous voyez quelle importance il faut attribuer à cette affaire de charbon, si négligeable en apparence. En sorte que plus vous apprendrez votre métier, plus vite vous deviendrez compétent — et précieux, pour vous-même et pour nous. Bon, quand voulez-vous commencer ?

— Quand il vous plaira, répondis-je bravement. Le plus tôt sera le mieux.

— Parfait. Venez demain à sept heures.

Quelqu’un vint me prendre pour me montrer la tâche que j’avais à remplir. J’appris également les conditions de mon nouvel emploi : journée de dix heures, y compris dimanches et fêtes, et un jour de congé par mois. Le tout pour un salaire de trente dollars. Cela ne m’emballait pas. Quelques années auparavant, je recevais un dollar par journée de dix heures. Je m’en consolai en songeant que ma valeur de rendement n’avait pas augmenté avec mon âge, parce que j’étais resté un simple manœuvre. Mais à présent les choses allaient changer d’aspect ! Je travaillais pour acquérir de l’habileté, apprendre un état, pour embrasser une carrière, gagner une fortune et… la fille du directeur.

Je débutais de la vraie manière : par le commencement. Voici en quoi consistaient mes fonctions : je passais du charbon aux chauffeurs, qui le jetaient dans les fours ; son énergie se transformait en vapeur, puis en électricité dans