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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/200

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Après mon départ de la blanchisserie, ma sœur et son mari m’avancèrent de l’argent pour aller au Klondike. C’était lors de la première ruée vers l’or, au début de l’automne 1897.

Je venais d’atteindre mes vingt et un ans, et je débordais de force physique. Je me vois encore au bout du quarantième kilomètre de portage de la baie de Dyea au Lac Linderman à travers le Chilcoot, en train de trimbaler les bagages avec les Indiens, à qui souvent je damais le pion. La dernière étape jusqu’au lac Linderman était de cinq kilomètres. Tous les jours je faisais quatre voyages et chaque fois, à l’aller, je transportais cent cinquante livres sur mon dos. Autrement dit, je parcourais quotidiennement quarante kilomètres de pistes impraticables, et pendant la moitié du trajet, cette énorme charge m’écrasait les épaules.

J’avais donc lâché toute profession et me revoyais