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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/221

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 qu’en restait-il devant les faits positifs de la biologie ?

Toutes ces choses réapparaissaient comme grotesques, et plus grotesques encore les fantoches qui s’en faisaient les champions.

Par ce qui précède, on peut voir à quel point j’étais dégoûté de la vie. J’étais né lutteur, mais les objets pour lesquels j’avais lutté jusqu’ici n’en valaient pas la peine. Ma tâche était accomplie et pourtant il me restait à combattre pour un idéal : le Peuple.

Au moment où je découvrais ce dernier lien qui me rattachait à la vie, j’étais poussé à bout, mon découragement ne connaissait plus de bornes, je marchais dans la vallée des ombres, et pourtant mes oreilles restaient sourdes aux invites de John Barleycorn. Pas une fois il ne me vint à l’idée que John Barleycorn pouvait être le remède qui m’aiderait à supporter l’existence, L’unique panacée était, à mes yeux, la gueule du revolver, la balle qui me précipiterait dans la nuit éternelle.

Le whisky abondait à la maison, mais il était réservé aux invités. Jamais je n’y touchai. Pendant que cette vision radieuse du Peuple prenait forme dans mon esprit, la peur de mon revolver s’empara soudain de moi. L’envie de mourir m’obsédait à un tel point que, redoutant de commettre cet acte durant mon sommeil, je dus confier Farme à mes proches avec la mission de la cacher hors de portée de ma main afin que, même poussé par mon subconscient, je ne la trouve pas.

Mais c’est le Peuple qui m’a sauvé. Le Peuple m’enchaîna à la vie. C’était mon dernier idéal,