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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/236

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de voir arriver la demie de onze heures pour boire mon verre.

À présent, je me rendais compte, enfin, que je désirais de l’alcool. Qu’importait, après tout ? John Barleycorn ne m’effrayait pas. Je le fréquentais depuis trop longtemps. Je savais à quoi m’en tenir : je buvais avec discrétion et jamais on ne m’y reprendrait à faire des excès. Je connaissais les dangers et les pièges du tyran, les divers moyens jadis employés par lui pour tenter de me détruire. Mais tout cela c’était du passé, du lointain passé ! Jamais plus je ne me soûlerais. Tout ce qu’il me fallait — et je n’en prendrais pas davantage — c’était juste de quoi m’animer et me réchauffer, de quoi stimuler mon vieux fonds de gaieté, me faire monter le rire à la gorge et agiter légèrement, dans mon cerveau, les lubies de l’imagination.

Oh, sans aucun doute, j’étais entièrement maître de moi, et, qui plus est, de John Barleycorn !