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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/246

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Lorsque le Snark partit de San Francisco pour sa longue croisière, il n’emportait pas une goutte d’alcool à bord, ou du moins nous le croyions tous, et c’est après bien des mois que nous découvrîmes notre erreur. Ce voyage sur un bateau « sec » était une malice préméditée de ma part — un tour que j’avais joué à John Barleycorn — preuve que, malgré tout, je prêtais l’oreille aux faibles avertissements qui se faisaient entendre au tréfonds de moi-même.

J’essayais de me donner le change pour fournir un prétexte à John Barleycorn. Mes projets étaient établis scientifiquement. Je ne me permettais de boire qu’aux escales. Cette tempérance intermittente purgerait mon organisme de l’alcool dont il était saturé, et me mettrait en forme pour jouir pleinement de la compagnie de John Barleycorn dès mon arrivée dans un port. La