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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/267

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Je reviens à mes propres expériences et aux effets de la raison pure de John Barleycorn sur moi-même, dans le passé. Me voilà dans mon cher ranch de la Vallée de la Lune, le cerveau saturé de plusieurs mois d’alcool, le cœur serré par la tristesse cosmique qui de tout temps a été l’héritage de l’homme.

En vain je m’interroge au sujet de cet état d’âme. Mes nuits sont tièdes. Le toit de ma maison ne laisse pas s’infiltrer l’eau. Je peux satisfaire les caprices de mon appétit avec tous les mets imaginables. Je jouis de tout le confort possible. Mon corps ne ressent aucune indisposition, pas la moindre souffrance. Cette bonne vieille machine continue à fonctionner sans à-coups. Le cerveau et les muscles ne souffrent pas davantage. Je possède des terres, de l’argent, de l’influence. Ma gloire est universelle. J’ai conscience d’aider mes semblables autant que