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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/277

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— Allons, dit la raison pure, oublions ces rêveurs de l’Asie ancienne. Remplis ton verre, et examinons les parchemins des rêveurs d’hier, de ceux qui ont rêvé sur les tièdes collines qui t’appartiennent.

Je m’absorbe dans le sommaire des titres de propriété du vignoble dénommé Tokay, sur le ranch dit Pétaluma. C’est une liste monotone de noms d’hommes, commençant par un certain Manuel Micheltoreno, un Mexicain jadis « gouverneur, commandant en chef et inspecteur du département des Californies », attribuant au colonel don Mariano Guadalupe Vallejo dix lieues carrées de terres volées aux Indiens, en récompense des services rendus à son pays et des soldes payées par lui à ses soldats pendant dix années.

Ce témoignage moisi de l’avidité de l’homme pour la terre dégage tout de suite une anxiété de