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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/288

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Nous nous sommes appliqués, et nous avons parfaitement réussi, à ne pas laisser traîner de l’arsenic et de la strychnine à portée de nos enfants. Traitez John Barleycorn de la même façon. Arrêtez-le. Ne le laissez pas s’embusquer sous la protection légale des licences, pour se jeter sur notre jeunesse. Ce n’est pas pour les alcooliques que je plaide, c’est pour nos jeunes gens, pour ceux qui sont stimulés par un esprit aventureux et un caractère sympathique, prédisposés à une sociabilité virile : ce sont ceux-là que notre civilisation barbare déforme en les alimentant de poison à tous les coins de rue, et c’est pour eux que j’écris, pour ces garçons sains et normaux, nés ou à naître.

C’est pour cette raison, plus que pour toute autre et plus sincèrement que pour toute autre ? que je suis descendu à cheval dans la Vallée de la Lune, fortement éméché, et que j’ai voté pour l’égalité des suffrages. J’ai voté en faveur du vote des femmes car je sais que les épouses et les mères de la race voteront la mort de John Barleycorn et sa relégation aux limbes de l’histoire, où gisent toutes les coutumes de la sauvagerie disparue. Et si l’on trouve que je crie comme un écorché, qu’on veuille bien se souvenir que j’ai été effectivement fort malmené, et qu’il me répugne de penser que quelqu’un de nos fils ou de nos filles, à vous ou à moi, puisse être traité de la même façon.

Les femmes sont les vraies conservatrices de la race. Les hommes en sont les enfants prodigues, aventuriers et joueurs, et en fin de compte c’est par leurs femmes qu’ils sont sauvés. L’un des premiers expériences chimiques de l’homme a