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Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/291

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Naturellement, une autobiographie n’est complète que si elle poursuit jusqu’au dernier moment l’histoire de son héros. Mais mon histoire à moi n’est pas celle d’un ivrogne converti. Je n’ai jamais été un ivrogne, et je ne me suis pas converti.

Par hasard, voilà quelque temps, j’ai fait en voilier, autour du cap Horn, un voyage de cent quarante-huit jours. Je ne m’étais pas muni d’une provision personnelle d’alcool, et je m’abstins de boisson, alors que n’importe quel jour de cette longue navigation j’aurais pu en demander au capitaine. Et je m’en abstins parce que je n’en avais pas envie. Personne d’autre ne buvait à bord. L’atmosphère n’était pas favorable à la boisson, et mon corps n’éprouvait aucun besoin d’alcool ; ma chimie organique n’en réclamait pas.

Alors se posa dans ma conscience une question