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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/139

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JACK LONDON

Il est déplorable que, sous le soleil, les mêmes choses arrivent à tous. Et c’est pourquoi les cœurs des enfants des hommes sont, durant leur vie, remplis de malice et de dédain pour ce qui est juste. Ils savent que nous allons tous vers la mort.

Personne qui n’échappe au trépas et qui puisse même en avoir l’espérance. Un chien galeux, vivant, vaut mieux qu’un lion mort.

Car les morts n’ont plus la notion de rien, ne jouissent plus de rien et leur souvenir même est effacé.

L’amour, la haine et l’envie périssent avec eux. Ils n’ont plus aucune part de ce qui se fait sous le soleil. »

— Eh bien Hump, s’écria Loup Larsen en fermant le livre sur son doigt et en levant les yeux vers moi, je crois que vous êtes bien servi ! L’auteur, qui était roi d’Israël, à Jérusalem, pensait exactement comme moi. Vous prétendez que je suis un affreux matérialiste. Et celui qui a écrit ces lignes, qu’était-il donc ?

« Vous avez bien entendu, n’est-ce pas ? « Tout est vanité et affliction de l’esprit. Rien n’est stable sous le soleil. » Il n’y a qu’une fin à tout, pour le fou comme pour le sage, pour le pur comme pour l’impur, pour le pécheur comme pour le saint. Et cette fin, c’est la mort !

« L’auteur trouve que ça ne devrait pas se passer ainsi. Il ne voudrait pas mourir. « Un chien

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