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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/157

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JACK LONDON

Il était tourné et retourné sur toutes ses faces, comme une girouette qui vire sous le vent. Au bout d’un moment, ivre de coups de poing et de coups de pied, il demeura inerte sur le pont. Personne n’intervint et Leach aurait pu le tuer. Mais il jugea que sa vengeance était suffisante. Il abandonna sur la place son ennemi anéanti, qui geignait et glapissait comme un petit chien.

Ces deux affaires ne furent qu’un commencement dans le programme de la journée.

Au début de l’après-midi, ce fut au tour de Smoke et d’Henderson d’en venir aux mains, et on entendit une pétarade de coups de feu monter du poste d’arrière, alors que les quatre autres chasseurs de phoques se retiraient en hâte sur le pont.

Par l’étroit escalier, d’où s’élevait un nuage de fumée âcre, produite par la poudre noire, Loup Larsen dégringola prestement vers le lieu du combat.

Les bruits de bataille et les cris redoublèrent. Loup Larsen administra aux deux adversaires, qui s’étaient mutuellement blessés, une correction sévère, pour s’être colletés avant la chasse, malgré ses ordres.

Les blessures, en fait, étaient sérieuses et Loup Larsen, la punition des deux hommes terminée, se mit à les panser avec les ressources d’une chirurgie rudimentaire.

Je lui servis d’assistant. Pendant qu’il sondait, nettoyait et assainissait les trous et les déchirures produits par les balles, je vis les patients subir

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