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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/170

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Ces dernières paroles de Thomas Mugridge m’ont laissé rêveur. « Je n’ai jamais eu de mère… », a-t-il dit. Cela m’a fait songer à la mienne.

Ai-je bien toujours prisé à sa juste valeur le bonheur d’avoir une mère ? J’ai toujours été d’une nature un peu égoïste et l’affection féminine m’importunait souvent.

Ma mère et mes sœurs étaient sans cesse autour de moi ; elles s’inquiétaient de ma santé avec sollicitude et me demandaient si je n’avais besoin de rien. C’était avec un véritable désespoir que je les voyais faire irruption, parfois, dans l’antre qui me servait de cabinet de travail, et dans le désordre savant auquel elles s’obstinaient à vouloir remettre leur ordre à elles.

Quand elles partaient, tout était si bien rangé que je ne pouvais plus rien trouver des papiers ni des livres dont j’avais besoin.

Combien à cette heure, hélas, la sensation de leur présence m’aurait été douce ! Et combien

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