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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/181

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JACK LONDON

— Un couteau… Qu’on me passe un couteau ! criait Leach.

— Frappez sur la tête ! Fendez-lui le crâne ! hurlait Johnson.

Quant à Loup Larsen, après son premier grognement, il s’était tu. Il livrait une lutte farouche et silencieuse pour sauver sa peau.

Il était cerné, enveloppé de toutes parts. Terrassé dès le début de la bataille, il n’avait pu réussir à se relever et, malgré sa force effroyable, je ne doutais pas qu’il ne soit perdu.

La masse des combattants roula sur moi, dans les ténèbres. Cette houle de corps enlacés me renversa. Je parvins cependant, dans la confusion générale, à me traîner jusqu’à une des couchettes basses, où je me hissai et trouvai un abri.

Les autres matelots, qui n’étaient pas du complot et avaient réellement dormi, s’étaient réveillés. Ils demandèrent ce qui arrivait.

— Venez ! Venez tous ! cria Leach. Il y passera ! Nous l’avons !

— Qui ça ? interrogèrent les voix.

— Ce salaud de second ! répondit astucieusement Leach, d’une voix rauque.

Il y eut une bordée de cris de joie et, dès lors, Loup Larsen eut sur le dos huit rudes bonshommes. Le gaillard d’avant ressemblait à une ruche en fureur.

— Qu’est-ce que vous faites là-dedans, nom de

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