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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/183

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JACK LONDON

aux multiples pattes, et oscillait en avant ou en arrière, au rythme régulier du roulis.

Et toujours, imperceptiblement, la grappe montait avec de longs arrêts, échelon par échelon. Il y eut un instant où elle parut tituber et fut sur le point de s’écrouler. Mais Larsen retrouva sa prise et l’ascension recommença.

— Qui es-tu ? demanda Latimer, tout perplexe et se penchant en avant.

— Loup… Larsen… répondit une voix haletante, qui sortait de la masse grouillante.

Latimer tendit sa main libre. Je vis une autre main apparaître et s’en saisir précipitamment. Le chasseur de phoques tira et les deux derniers échelons furent franchis d’un seul trait.

Alors la seconde main de Loup Larsen s’agrippa au cadre de l’écoutille et, un à un, les hommes lâchèrent prise. L’ennemi leur échappait.

Loup Larsen faisait pleuvoir en arrière une grêle de violents coups de pied, qui renversaient les plus obstinés de ses adversaires. Mais Leach se cramponnait toujours. Il s’écroula, à la renverse, et, jambes en l’air, il vint heurter des épaules et de la tête ses camarades pressés en dessous de lui.

Loup Larsen et la lanterne disparurent et, de nouveau, la nuit nous enveloppa tous.

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