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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/220

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LE LOUP DES MERS

Kelly, à la grande voile ! Kerfoot, cherche un peu ce qu’est devenu le coq… Et vous, Van Weyden, regrimpez dans la mâture, où vous couperez tous les bouts de corde et de toile qui pendillent !

Quant à lui, il regagna l’arrière, avec ses étranges bonds de tigre, et empoigna la barre.

Le Fantôme commença à redresser sa course et à remettre du vent dans ses voiles. Mais, avant que la manœuvre ne soit terminée, il fit une embardée formidable sous la bourrasque.

Pris par le travers, il se coucha complètement, ses mâts parallèles à la mer et, de mon poste élevé, ou qui aurait dû l’être, je voyais le pont du navire, non pas au-dessous de moi, mais pratiquement à mon niveau. Puis il fut bientôt enseveli, sous un effroyable remous écumeux, et ne m’apparut plus que comme le dos d’une énorme baleine, nageant entre deux eaux.

Enfin la goélette se redressa peu à peu, et, ayant repris son aplomb, se remit à filer sauvagement sur la mer déchaînée.

Je restai suspendu en l’air, comme une mouche, à la recherche des autres canots. Au bout d’une demi-heure, j’en aperçus un second, chaviré et la quille en l’air, auquel s’accrochaient désespérément Jock Horner, le gros Louis et Johnson.

Loup Larsen réussit, cette fois, à mettre à la cape, sans incident grave, et encore une fois nous allâmes à la dérive, vers le canot.

Les palans furent mis en bonne position et des

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