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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/231

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JACK LONDON

qui me semblèrent, en comparaison, n’avoir été que de simples rides.

Certaines d’entre elles atteignaient la hauteur du grand mât, et elles étaient à ce point effrayantes que Loup Larsen n’hésita pas à abandonner le troupeau de phoques pour cingler vers le sud.

Nous étions redescendus jusqu’à la zone que traversent les grands paquebots, quand le typhon se modéra. Alors, à la grande surprise de Loup Larsen et des chasseurs, un second troupeau de phoques apparut autour de nous. Espèce d’arrière-garde, attardée on ne sait pourquoi. Car le fait, paraît-il, est extrêmement rare.

Un cri retentit :

— Les canots à la mer !

Bientôt une fusillade ininterrompue éclatait et le pitoyable massacre continua tout le jour.

Il faisait déjà nuit, et j’achevais le dénombrement des peaux apportées par le dernier canot, lorsque je vis, dans l’obscurité, Leach s’approcher de moi. Il me demanda, à voix basse :

— Pourriez-vous me dire, monsieur Van Weyden, à quelle distance exacte de la côte nous nous trouvons actuellement, et quelle est notre position par rapport à Yokohama ?

J’eus un sursaut de joie, car j’avais compris sa pensée.

— Ouest-nord-ouest, répondis-je. La distance, cinq cents milles.

— Merci bien.

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