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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/254

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LE LOUP DES MERS

qu’un simple marin et je considère la question sous un autre angle.

Et il conclut galamment :

— Miss, ce sera peut-être, à votre point de vue, un grand malheur de rester aussi longtemps en notre société. Mais pour nous, ce sera certainement une joie.

Il la regarda en souriant. Elle baissa les paupières, puis releva les yeux dans ma direction. Visiblement, elle attendait ma réponse à la question de droit, à laquelle avait fait allusion Loup Larsen.

Je jugeai plus prudent de garder le silence.

— Quelle est votre opinion ? finit-elle par demander.

— Hum, je pense…, répondis-je, je pense que ce retard est bien ennuyeux pour vous. Surtout si vous aviez des engagements pris, pour les mois qui vont suivre.

« Mais, tout compte fait, puisque vous faisiez une croisière pour votre santé… c’est ce que vous nous avez dit tout à l’heure… je peux vous assurer que sur le Fantôme, mieux que nulle part ailleurs, elle sera en mesure de s’améliorer.

Je vis flamboyer ses yeux, car il était visible que je me moquais d’elle. Et ce fut moi, cette fois, qui détournai les miens, tandis que je sentais le rouge m’empourprer le visage.

Évidemment. C’était la peur qui m’avait dicté cette réponse. Mais qu’y pouvais-je faire ?

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