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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/270

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LE LOUP DES MERS

respirer. Mais chaque fois aussi que le Fantôme plongeait, la corde mollissait et Mugridge coulait de nouveau.

Sur ces entrefaites, Maud Brewster apparut sur le pont. Depuis qu’elle était à bord, c’était la première fois que cela lui arrivait.

Je frissonnai en la voyant s’avancer, légère, jusqu’à moi. À sa vue, les cris et les rires avaient brusquement cessé.

— Tout le monde me paraît bien gai. Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-elle.

Je me contins ; intérieurement, je sentais, pourtant, bouillir mon sang, à la pensée du spectacle dont elle allait être témoin, et me contentai de répondre :

— Interrogez le capitaine Larsen.

Elle se préparait à suivre mon conseil, lorsque ses yeux se posèrent sur Oofty-Oofty, qui se trouvait à deux pas devant elle et qui manœuvrait adroitement la corde au bout de laquelle était le coq.

— Est-ce que vous pêchez ? lui dit-elle.

Mais le Canaque ne répondit pas. Son regard, intensément fixé sur le sillage du navire, flamboya soudain.

— Requin, capitaine ! s’écria-t-il.

— Halez à bord ! Hardi ! Tout le monde dessus ! tonitrua Loup Larsen qui, devançant tout le monde, avait bondi lui-même sur la corde.

Le coq avait entendu l’avertissement tragi-

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