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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/294

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LE LOUP DES MERS

Tout ce qu’ils désirent, une fois qu’ils sont à terre, c’est de pouvoir s’offrir de la bonne nourriture, des femmes, de l’alcool, c’est tout leur idéal.

« Au cours actuel des peaux sur le marché de Londres, et en me basant sur une estimation modérée de ce qu’aurait pu nous rapporter la chasse de ce magnifique après-midi, si le Macédonia n’était pas venu en rafler tous les bénéfices, c’est une perte de quinze cents dollars que subit le Fantôme.

— Si cette perte est aussi considérable que vous le dites, observa Maud Brewster, j’admire la patience avec laquelle vous la supportez.

— Patient, je le suis peut-être moins que vous ne croyez. Je pourrais aller tuer l’homme qui m’a causé un pareil tort, cet homme qui est mon propre frère… Vous autres sentimentaux, vous devez être très heureux puisque vous vous estimez justes et bons. Et moi, à votre avis, est-ce que je suis bon ?

— Certainement, affirmai-je. Vous n’êtes pas aussi mauvais que vous le dites.

Et Maud Brewster appuya :

— Mais oui, capitaine Larsen, au fond, vous êtes bon.

Il s’irrita.

— Nous y voilà encore revenus, à la sentimentalité et à l’idéalisme ! Sachez bien que pour moi toutes vos paroles sont creuses et vides de sens. Elles créent l’illusion, et l’esprit, quand il raisonne, les dément.

« Il y a des moments où j’aimerais envisager,

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