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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/310

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LE LOUP DES MERS

— C’est notre refuge. Nous le gagnerons à temps, monsieur Van Weyden.

Nous avions momentanément mis en panne et ce fut un branle-bas général pour hisser sur le Fantôme, le plus rapidement possible, nos propres canots et ceux qui avaient été capturés, ainsi que leurs hommes faits prisonniers.

La dernière embarcation était encore suspendue aux palans, que la goélette filait déjà, toutes voiles dehors.

Il était utile, en effet, de se hâter. Le Macédonia vomissait une fumée de plus en plus épaisse et, négligeant de ramasser sur sa route ceux de ses canots qui nous avaient échappé, il chargeait sur nous à toute vitesse.

Quand il comprit que notre but était de nous perdre dans le banc de brume, il modifia sa route, et, au lieu de nous courir dessus directement, il gouverna de façon à se placer entre le brouillard et nous.

La route des deux navires formait ainsi un angle aigu, et le tout était de savoir lequel arriverait le premier.

Loup Larsen avait repris en main le gouvernail. Ses yeux, qui étincelaient et clignaient alternativement, suivaient avec passion toutes les phases de la poursuite.

Tantôt il observait la mer et le banc de brume. Tantôt il étudiait le vent qui fraîchissait ou mollissait. Tantôt, il épiait le Macédonia.

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