Aller au contenu

Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/332

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE LOUP DES MERS

— Voulez-vous vous en remettre à moi, pour un voyage qui peut être long et hasardeux ? lui demandai-je.

— Précisez… répondit-elle ; pourtant je voyais bien qu’elle avait compris ma pensée.

— Je veux dire que fuir en canot, dans un canot ouvert et sans abri, est notre seul espoir. Sinon, c’est le pire sort qui vous attend. Acceptez-vous ?

Elle fit un signe de tête approbatif, et je poursuivis :

— En ce cas, habillez-vous immédiatement, le plus chaudement possible, et faites un paquet de tous les objets que vous jugez utile d’emporter avec vous. Hâtez-vous…

Muni d’une bougie, je m’introduisis dans le magasin du navire. Je fis main basse, principalement, sur les boîtes de conserves et, par la trappe, je passai aux mains tendues de Maud Brewster tout ce que j’avais mis de côté.

Nous opérions vite et en silence.

Je fis aussi provision de couvertures, de moufles, de cirés, de suroîts et autres vêtements. C’était une entreprise très hasardeuse de nous confier, dans une frêle embarcation, à une mer dure et démontée, et il était impérieusement nécessaire que nous prenions toutes les précautions utiles afin de nous protéger contre l’humidité et le froid.

Fiévreusement, nous portâmes sur le pont

333