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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/333

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JACK LONDON

notre butin, où nous l’y déposâmes. Si fiévreusement que Maud, dont la force était toute en nerfs, se sentit soudain défaillir.

Elle s’arrêta, commença par s’asseoir, épuisée. Puis elle se coucha, sur le dos, les bras étendus, et perdit connaissance.

Une de mes sœurs était sujette à ces évanouissements passagers, et je ne m’en effrayais pas outre mesure. Laissant opérer la nature, et persuadé que la jeune femme ne tarderait pas à reprendre ses esprits, je pénétrai une dernière fois dans la cabine de Loup Larsen, pour y prendre sa carabine et son fusil de chasse.

Il ne me vit pas, bien qu’il eût les yeux grands ouverts. Ou, s’il me vit, il n’en laissa rien paraître.

— Adieu Lucifer ! murmurai-je, en m’éloignant de lui pour toujours.

Je mis également la main sur deux caisses de munitions et sur les caisses à eau douce que je pris sur chacun des canots du bord.

Pendant ce temps, Maud était revenue à elle et nous procédâmes, tous deux, au chargement d’un des canots qui, tout paré et gréé, pendait à ses portemanteaux.

Pendant que nous nous livrions à cette opération, un des matelots monta sur le pont, pour prendre un peu l’air, apparemment, et se rafraîchir les idées.

Il se promena quelque temps, bâilla, s’étira les bras et se pencha sur la lisse, en regardant la mer.

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