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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/334

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LE LOUP DES MERS

Je m’étais accroupi dans le fond du canot et Maud s’était blottie derrière les caisses qui nous restaient à charger.

Le matelot, dont la vue n’était pas plus nette que les idées, ne nous aperçut ni l’un ni l’autre et, finalement, s’en retourna comme il était venu.

Quand tout fut prêt, Maud et moi fîmes jouer les palans et le canot s’abaissa petit à petit vers la surface de la mer.

Après quoi, j’aidai la jeune femme à franchir la lisse et la descendis dans l’embarcation. Lorsque je sentis son corps si près du mien, je tressaillis tout entier et c’est tout juste si un aveu d’amour ne s’échappa pas de mes lèvres.

Je profitai du moment où une lame soulevait le canot et où les pieds de la jeune femme en touchaient le fond, pour lui lâcher les mains. Puis je détachai les crocs des palans et sautai vivement près d’elle.

Jamais, dans ma vie, je n’avais encore manié une rame. Ce fut au mieux que je mis en place les avirons et réussis à écarter le canot du Fantôme.

Je m’escrimai ensuite à hisser la voile et à l’orienter, et, prenant en main le gouvernail, nous courûmes sous le vent.

— Le Japon est là, droit devant nous, annonçai-je à Maud.

— Humphrey Van Weyden, vous êtes un homme brave, me répondit-elle.

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