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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/338

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LE LOUP DES MERS

J’eus à ce moment, un frisson de froid.

— Vous êtes complètement gelé ! s’écria Maud. Ne dites pas le contraire, vous tremblez… Et, pendant ce temps, moi j’étais blottie bien chaudement sous mes couvertures, comme une caille !

— Il était inutile que vous peliez de froid, vous aussi, répondis-je en riant, ça n’aurait rien arrangé.

— Eh bien, j’apprendrai à gouverner et, quand je tiendrai la barre, ce sera à votre tour d’avoir chaud !

Maud se mit sur son séant et, assise sur les couvertures, entreprit de procéder à une toilette sommaire.

Elle secoua sa chevelure, qui retomba autour d’elle en un nuage soyeux, qui lui couvrait le visage et les épaules.

Chers et beaux cheveux ! Comme j’aurais aimé les embrasser, les caresser entre mes doigts, y enfouir mon visage ! Je me perdais dans leur contemplation, tellement que j’en oubliai la direction du canot.

La voile, qui claquait, me rappela à la réalité. Je donnai le coup de barre nécessaire et demandai :

— Dites-moi, Miss Brewster, pourquoi les femmes ne laissent pas toujours flotter leurs cheveux ? C’est tellement plus joli comme ça…

— Ce serait en effet très bien, répondit Maud, si les cheveux dénoués ne s’emmêlaient pas… Allons, bon ! Je viens de perdre une de mes précieuses épingles.

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