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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/339

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JACK LONDON

J’abandonnai la barre et la voile claqua de nouveau, plusieurs fois de suite, pendant que j’aidais la jeune femme à chercher l’épingle à cheveux, dans les couvertures.

Et, de temps à autre, je m’arrêtais pour admirer les jolis gestes de Maud qui, pour dégager ses yeux, rejetait en arrière à chaque instant, d’un bref mouvement de tête, le nuage de sa chevelure. Elle était femme, délicieusement femme.

Quand elle eut retrouvé l’épingle, elle poussa un petit cri adorable, après quoi je me remis à gouverner.

Puis je liai la barre dans la position qu’elle devait conserver, et je déclarai :

— Maintenant, Miss Brewster, nous allons prendre notre petit déjeuner… Mais il faut, d’abord, que vous vous couvriez davantage.

D’un des paquets, je tirai une grosse chemise de laine, qui provenait du magasin du Fantôme. Elle était d’un tissu si serré et si épais qu’elle était pratiquement imperméable.

Maud l’enfila par-dessus sa tête, et je changeai ensuite le béret, dont elle était coiffée, contre une casquette à rabats, à l’usage des matelots.

Je l’aidai à la mettre et rien n’apparut plus que le pur ovale de son jeune visage, avec ses sourcils si joliment arqués, son nez pur et fin, et ses grands yeux bruns, au regard vif et profond.

Sur ces entrefaites, un coup de vent un peu

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