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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/359

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JACK LONDON

de prime abord. Car j’avais tout à apprendre.

Bref, la journée se termina avant que ma tente ne soit achevée et, comme une pluie torrentielle se mit à tomber avec la nuit, Maud, trempée des pieds à la tête, dut se réfugier dans le canot, sous la bâche que j’y tendis de nouveau.

Le lendemain, je me remis à l’ouvrage et réussis enfin à mettre d’aplomb la tente, et pour qu’elle ne soit inondée, je l’entourai d’un petit fossé destiné à recevoir l’eau du ciel.

Mais ma construction était à peine terminée qu’une rafale inattendue, passant par-dessus la falaise qui nous protégeait, se rabattit sur nous, souleva de terre ma belle œuvre et l’envoya se fracasser trente mètres plus loin.

Maud ne put s’empêcher d’éclater de rire, en voyant ma mine déconfite.

Je déclarai :

— Dès que le vent se calmera, mon intention est d’aller explorer l’île avec le canot. Nous ne pouvons rester éternellement dans cette crique, où toute issue nous est fermée par les falaises qui l’encadrent.

« Il doit bien y avoir un poste et des hommes. À des périodes plus ou moins espacées, des bateaux viennent certainement visiter ce poste. Un gouvernement protège, évidemment, tous ces phoques que nous avons vus.

« Mais ce qui m’ennuie, c’est de vous laisser seule ici, sans un abri convenable.

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