Aller au contenu

Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/363

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
JACK LONDON

alimentera. Et il faudra aussi construire une-hutte solide…

« Nous aurons ainsi tout ce qu’il nous faut, si l’île est inhabitée. Mais je continue à affirmer qu’elle ne l’est pas.

C’était Maud qui avait raison.

Une brise favorable nous poussa le long de la côte et, en nous aidant des avirons, nous réussîmes à faire un tour complet de l’île.

Avec la longue-vue, nous en scrutâmes toutes les baies, et plusieurs fois nous descendîmes à terre, sans trouver la moindre trace de vie humaine.

Nous découvrîmes cependant que nous n’étions pas les premiers à avoir débarqué dans l’île de Bonne-Volonté.

Haut sur la berge de la seconde baie qui suivait celle où nous nous étions réfugiés, nous rencontrâmes l’épave brisée d’un canot.

C’était un canot phoquier, reconnaissable à sa charpente, et à l’inscription en lettres blanches qu’il portait : Gazette No 2.

L’embarcation gisait là, depuis longtemps sans doute, car elle était à moitié remplie de sable et sa carcasse présentait cet aspect de vétusté qui est dû à l’effet répété des intempéries.

À son arrière, je dénichai un vieux fusil de chasse tout rouillé et un couteau de matelot, brisé en deux, complètement rongé par le sel.

— Ils sont repartis… dis-je avec une gaieté feinte.