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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/367

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JACK LONDON

nouveau problème. Les avirons de rechange furent utilisés en guise de poutrelles. Mais comment constituer la couverture ?

La voile nous était indispensable pour le canot et la bâche commençait à fuir. Un toit, fabriqué avec de la mousse de l’île, était bien précaire.

— Winters nous a raconté qu’il employait à cet usage des peaux de phoques, suggérai-je.

— Et nous avons, sous la main, tous les phoques que nous pouvons désirer…

Dès le lendemain, suivi de Maud, je me mis en chasse. J’étais un médiocre tireur et, quand j’eus dépensé trente cartouches pour tuer trois bêtes, je compris qu’à ce petit jeu, et bien avant que j’aie acquis l’expérience nécessaire, nos munitions seraient vite épuisées.

Pour allumer les feux, j’avais déjà dépensé huit autres cartouches, avant que l’idée me vienne de recouvrir les braises avec de la cendre et de la mousse. Dans la caisse, il ne m’en restait plus qu’une centaine.

— Il sera préférable d’assommer les animaux, dis-je. C’est comme ça, m’a-t-on expliqué, que procèdent les chasseurs de phoques à terre.

Maud protesta :

— Ce sont de si jolies bêtes ! Ce procédé a quelque chose de brutal, de révoltant. La mort par balles est plus humaine.

— C’est notre vie contre la leur, et malheureusement nous n’avons plus beaucoup de munitions,

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