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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/371

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JACK LONDON

J’acquiesçai de la tête, en souriant, et je ramai, durant six cents mètres environ, le long du rivage. Puis, ayant remarqué un groupe de femelles qui s’ébattait sur la grève, j’accostai de nouveau et remis pied à terre.

J’attaquai par le flanc et abattis mon casse-tête sur la première bête qui se présenta. Je la ratai.

Elle grogna et tenta de fuir. Je la suivis de près et frappai un second coup. Mais, au lieu du front, ce fut la nageoire que j’atteignis.

— Gare à vous ! me cria Maud.

Dans l’émotion de la chasse, je n’avais prêté attention qu’au gibier convoité. Je levai les yeux et aperçus un autre gros mâle, le seigneur du harem, qui chargeait sur moi.

Je regagnai à toute vitesse le canot, avec le phoque à mes trousses, tandis qu’un concert d’aboiements et de beuglements s’élevait du rivage.

— Je crois, remarqua Maud, que vous feriez mieux désormais de ne plus vous attaquer aux femelles, mais aux jeunes phoques, ceux que l’on appelle, je crois, les holluschickies ou célibataires.

Et, sidéré par sa science, j’ouvris des yeux étonnés.

— Parfaitement ! poursuivit-elle. D’après certaines lectures que j’ai faites, les jeunes mâles, en attendant qu’ils aient pris assez de force et d’autorité pour réunir autour d’eux un certain nombre de femelles, ne se mêlent pas au reste du troupeau.

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