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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/372

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LE LOUP DES MERS

« Ils font bande à part, en arrière du rivage, et sont beaucoup moins redoutables. Si nous pénétrions un peu avant dans l’île, nous en rencontrerions peut-être une tribu, que nous pourrions attaquer sans grand danger et avec plus de succès.

— Tiens, tiens, m’écriai-je en riant. Le goût du meurtre vous vient, à vous aussi ! Vous ne gémissez plus sur ces « jolies bêtes »…

Maud soupira…

— C’est sans enthousiasme que je parle ainsi. Mais puisqu’il le faut !

— Allons ! allons ! Vous y venez ! Tout va bien. La femme primitive, à son tour, resurgit en vous.

Sur ces entrefaites, je remarquai un jeune phoque, dont la tête émergeait de l’eau près de nous et qui se dirigeait, en nageant, vers la grève.

— Abordons après lui, dis-je, et suivons-le. Nous verrons bien où il nous mènera.

Le phoque, effectivement, après avoir gravi la pente du rivage, se faufila, avec discrétion, entre deux groupes de femelles, dont les seigneurs lui adressèrent, quand il passa près d’eux, des grognements de menace mais sans l’attaquer.

— Amarrons le canot, dit Maud avec détermination. Je vais avec vous.

Nous suivîmes le jeune phoque. J’avais abandonné mon casse-tête trop court et pris pour arme un aviron. Je remis également à Maud celui dont le gros mâle avait brisé l’extrémité.