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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/380

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LE LOUP DES MERS

pête, qui avait remonté du sud-ouest au nord-ouest et qui, maintenant, nous soufflait dessus en plein.

Sur les grèves de l’île, le ressac faisait un bruit de tonnerre et notre petit havre lui-même était battu par les flots démontés.

Le vent sifflait et mugissait autour de la cabane et, malgré l’épaisseur des murs, je tremblais par moments pour sa solidité. Le toit, que je croyais avoir tendu comme une peau de tambour, fléchissait ou se gonflait à chaque bouffée de vent.

Dans les murs, aux joints des pierres, d’innombrables interstices, insuffisamment bourrés de mousse, se rouvrirent.

Les vents coulis, qui en résultaient, faisaient vaciller la flamme vive de notre lampe. Mais, en regard du déchaînement extérieur des éléments, nous étions confortablement installés.

Ce fut une soirée délicieuse et nous estimâmes, Maud et moi, que l’île de Bonne-Volonté méritait plus que jamais son nom.

Nous étions résignés à l’hiver rigoureux qui, sans nul doute, nous attendait et, dans la mesure du possible, nous y étions préparés.

Les phoques pouvaient maintenant entreprendre leur mystérieuse migration vers le sud, notre réserve de viande était largement assurée.

Bien au chaud, bien au sec, nous défierions les ouragans les plus féroces. Maud nous avait fabriqué, à chacun, un moelleux matelas de mousse,

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