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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/388

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LE LOUP DES MERS

« N’empêche, pauvre marionnette en chiffon, que vous êtes incapable de me tuer, alors que vous n’hésiteriez pas à descendre un tigre ou un requin. Pourquoi ? Parce que je suis bâti sur le même modèle que vous. Parce que j’ai, comme vous, des mains, des pieds, un visage humain. Hump, j’avais mieux espéré de vous !

Il gravit les dernières marches de l’escalier et vint vers moi.

— Laissez ce fusil, dit-il. J’ai quelques questions à vous poser.

« Jusqu’ici, je n’ai guère eu le loisir de visiter les lieux. Où sommes-nous ? Comment le Fantôme s’est-il échoué ? Comment, vous-même, avez-vous mouillé ici ? Où est Maud ? pardon, Miss Brewster… Ou dois-je dire « Mme Van Weyden » ?

Je m’étais reculé, pleurant presque des larmes de rage, devant mon impuissance, trop réelle, à tuer mon ennemi. J’espérais, contre toute espérance, qu’il allait commettre un acte hostile contre moi, qu’il essaierait de me frapper ou de m’étrangler. Ce qui m’aurait contraint à tirer.

— C’est l’île de Bonne-Volonté, répondis-je.

— Je n’en ai jamais entendu parler.

Je corrigeai :

— Enfin, c’est le nom que nous lui avons donné.

— Nous ? Qui ça « nous » ?

— Miss Brewster et moi-même. Quant au Fantôme, comme vous pouvez personnellement le constater, il est échoué l’avant sur la grève.

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