Aller au contenu

Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/395

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
JACK LONDON

Je fus sur le point de lui enlacer tendrement la taille, comme je l’avais fait déjà lorsque nous traversions le troupeau de phoques. Mais je me contins.

— Je ferai attention, assurai-je. Je vais juste jeter un coup d’œil.

L’endroit où j’avais laissé Loup Larsen était vide. Il avait sans nul doute regagné sa cabine. Je revins sans en demander davantage.

Au cours de la nuit suivante, Maud et moi nous veillâmes à tour de rôle. Car il était impossible de prévoir ce que pouvait faire Loup Larsen. Nous le savions capable de tout.

Le lendemain encore se passa dans l’attente, puis le surlendemain. Toujours aucun signe de vie de sa part.

Le quatrième jour, Maud s’inquiéta.

— Ses maux de tête peuvent devenir graves, très graves. Il est peut-être plus malade. Il est peut-être mort… ou mourant…, ajouta-t-elle, en voyant que je ne répondais rien.

— Ce serait le mieux ! grommelai-je.

— Mais, songez-y, Humphrey, c’est un homme… un de nos semblables… Nous ne pouvons pas le laisser comme ça.

— Peut-être, oui !

— Oh ! Humphrey, il faut faire quelque chose. Si un malheur arrivait, je ne pourrais jamais me le pardonner !

— Peut-être.

396