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Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/413

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JACK LONDON

gisait inerte sur le pont. Déjà Maud s’était baissée, lui arrangeant la tête sur l’oreiller.

— Cette fois-ci, son attaque, ça n’est pas de la comédie, dis-je. Il a commencé par feindre, et sa feinte l’a provoquée. Il est inoffensif pour le moment. Nous allons le recoucher.

Je pris Loup Larsen par les épaules et le traînai jusqu’à l’escalier des cabines. Là, je lui passai une corde sous les aisselles et, sans précautions excessives, je l’avoue loyalement, je le laissai glisser jusqu’au bas des marches. Maud et moi le hissâmes ensuite dans sa couchette.

Je me souvins alors des fers et des menottes que Loup Larsen gardait dans un de ses coffres, et qu’il appliquait lui-même à ses hommes, dans les cas d’indiscipline.

Je les lui passai, et je ne le quittai que pieds et poings solidement liés. Je dormis, ce soir-là, le cœur plus léger et je compris que, pour Maud, il en était de même.

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