Page:London - Le rêve de Debs, trad Postif, paru dans Regards du 7 au 28 mai 1936.djvu/11

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comme celle-ci. Non, Monsieur, je…

— À la bonne heure, je vous remercie. Maintenant, tenez-vous prêt à m’accompagner. Je prendrai le volant moi-même et nous recueillerons assez de provisions pour soutenir un siège.

Un beau premier mai, comme d’habitude. Pas un nuage au ciel : un air calme et tiède, presque embaumé. Beaucoup d’automobiles dehors, mais conduites par leurs propriétaires. Rues populeuses mais tranquilles. La classe ouvrière, endimanchée, prenait l’air et observait les effets de la grève.

Tout cela semblait une aventure si extraordinaire et néanmoins si paisible que j’y prenais moi-même un certain plaisir. Mes nerfs frémissaient d’une légère animation. Je croisai Miss Chickering, au volant de sa légère auto : elle fit un demi-tour et me rattrapa au coin.

— Bonjour, Monsieur Corf ! Oh ! dites-moi : savez-vous où je pourrais me procurer des bougies ? Je viens d’entrer dans une demi-douzaine de boutiques, et il n’en reste plus. N’est-ce pas effarant ?