Page:London - Les Bords du Sacramento, paru dans Gringoire, 29 juin 1939.djvu/4

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Soufflez, ô vents, soufflez, aï, ho !
Vers la Californie, ho !
Car il y a de l’or à boisseaux
Sur les bords du Sacramento.



Ce n’était qu’un petit garçon ; il entonnait d’une voix suraiguë la chanson dont s’accompagnent tous les matelots du monde en virant au cabestan quand ils lèvent l’ancre pour le port de « Frisco ».

Ce n’était qu’un petit garçon : il n’avait jamais vu la mer, mais à soixante-cinq mètres au-dessous de lui roulait le Sacramento. On l’appelait le « petit » Jerry pour le distinguer de son père, le « vieux » Jerry, qui lui avait appris la chanson et dont il avait hérité la tignasse rousse, les yeux bleus et la peau claire couverte de taches de rousseur.