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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/142

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UNE TRANCHE DE BIFTECK

à Sandel s’il pouvait contrecarrer ce renouveau de vigueur. Un seul coup bien appliqué y suffirait. Sandel était à lui sans le moindre doute. Il l’avait manœuvré, battu et arrêté à sa guise.

Sandel se dégagea du corps à corps en essayant de s’équilibrer sur le cheveu qui sépare la défaite de la survivance. Un seul coup bien asséné le renverserait une fois pour toutes. Tom King, dans un éclair d’amertume, repensa à ce morceau de bifteck et regretta de ne pas l’avoir derrière le coup de poing qu’il devait appliquer à toute force. Il se raidit dans l’effort, mais le coup ne fut ni assez lourd ni assez rapide. Sandel oscilla sans tomber : il recula en titubant jusqu’aux cordes et s’y retint. Tom King le suivit en chancelant et, dans une angoisse mortelle, lui décocha un nouveau coup. Mais son organisme venait de le trahir. Rien ne subsistait en lui qu’une intelligence combative et voilée par l’épuisement. Le coup destiné à la mâchoire n’atteignit que l’épaule. Il avait voulu le loger plus haut, mais ses muscles éreintés ne lui obéissaient plus. Et, sous le choc en retour, Tom King lui-même vacilla et faillit tomber. Il essaya encore. Mais cette fois, le