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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/141

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LES TEMPS MAUDITS

grande distance les chiffres que comptait l’arbitre. Cependant, il avait l’impression d’avoir gagné cet assaut, estimant invraisemblable qu’un homme si mal en point pût se relever.

Seule, la jeunesse pouvait opérer pareille résurrection, et Sandel se releva. À la quatrième seconde, il se roula sur le visage et chercha à tâtons les cordes : à la septième, il se mit sur un genou et s’y reposa, branlant du chef comme un homme ivre. Au moment où l’arbitre cria : « Neuf ! », Sandel se redressa en bonne position de défense, le bras gauche replié autour du visage, le bras droit autour de l’estomac. Protégeant ainsi les points vulnérables, il fit une embardée vers King dans l’espoir de nouer un corps à corps et de gagner du temps.

Au moment même où Sandel se levait, King l’attaqua, mais les deux coups qu’il lui porta s’amortirent sur les bras repliés. L’instant d’après, Sandel, collé en un corps à corps, s’y cramponnait désespérément tandis que l’arbitre s’efforçait de séparer les deux hommes. King contribua à se libérer. Il savait avec quelle rapidité la jeunesse reprend ses forces et se sentait sûr de régler son compte