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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/15

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LES TEMPS MAUDITS

d’amitié avec Dent-de-chien, qui nous ordonna de construire une hutte de roseaux pour son favori. Ce dernier mit des tabous tout autour et y enferma Dieu.

« Dent-de-chien prit un ascendant toujours croissant sur le conseil, et quand celui-ci grognait et menaçait d’élire un nouveau chef, Gros-bedon parlait avec la voix de Dieu pour l’en dissuader, appuyé d’ailleurs par Trois-pattes et autres possesseurs de terrain. En outre, l’homme le plus fort du conseil était Lion-de-mer, à qui les propriétaires fonciers donnèrent secrètement de la terre et quantité de peaux d’ours et de paniers de blé. Aussi Lion-de-mer déclara-t-il que la voix de Gros-bedon était réellement celle de Dieu et devait être écoutée. Au bout de peu de temps, Lion-de-mer fut proclamé porte-parole de Dent-de-chien et prit l’habitude de parler à la place de celui-ci.

« Il y eut aussi Petite-panse, un nabot si mince de taille qu’il paraissait n’avoir jamais mangé à sa faim. Dans l’embouchure de la rivière, où le banc de sable amortit la force des vagues, il construisit un grand piège à poissons. Personne n’avait jamais vu ni imaginé chose pareille. Il y travailla pendant