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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/16

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LA FORCE DES FORTS

plusieurs semaines avec son fils et sa femme, tandis que nous autres nous nous moquions de la peine qu’il prenait. Mais, le piège achevé, il attrapa en un jour plus de poisson que toute la tribu n’en pouvait prendre en une semaine entière, et ce fut une occasion de grandes réjouissances.

« Il n’existait qu’un autre endroit de la rivière où l’on pût construire un piège à poissons. Quand mon père entreprit, avec moi et une douzaine de camarades, la construction d’un vaste piège, les gardes sortirent de la grande hutte de roseaux bâtie par nous pour Dent-de-chien et nous asticotèrent les côtes avec leurs javelots, sous prétexte que Petite-panse devait installer lui-même un piège à cet endroit, sur l’ordre de Lion-de-mer, porte-voix de Dent-de-chien.

« Cette façon de faire provoqua de nombreuses protestations, et mon père convoqua un conseil. Mais comme il se levait pour prendre la parole, Lion-de-mer lui perça la gorge d’un javelot et il mourut sur le coup. Dent-de-chien, Petite-panse, Trois-pattes et tous les détenteurs de terrain proclamèrent leur approbation et Gros-bedon proclama que telle était la volonté de Dieu. Après quoi