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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/209

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LES TEMPS MAUDITS

Rivera se contenta de répondre par un long regard de haine. Il méprisait même ce gringo-là, ce gringo qu’il avait trouvé le plus « blanc » parmi eux tous…

IV

Le public prêta à peine attention à Rivera quand il monta sur le ring.

Quelques maigres applaudissements, très dispersés, saluèrent seuls son entrée. Il n’avait pas la confiance de la salle. On voyait en lui l’agneau offert en holocauste aux poings du grand Danny. Les spectateurs étaient, du reste, fort déçus : ils s’étaient attendus à une bataille acharnée entre Danny Ward et Billy Carthey, et il leur fallait se contenter, à la place de celui-ci, d’un piètre novice. Ils avaient manifesté en pariant à deux, et même à trois contre un pour Danny. Et le cœur du public va là où est son argent.

Le jeune Mexicain s’assit dans son coin et attendit. Lentement, les minutes s’écoulèrent. Danny le faisait languir. Le truc était vieux, mais il opérait toujours sur les débutants. La crainte les gagnait lorsqu’ils