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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/210

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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

se voyaient assis de la sorte, face à face avec ce public brutal et grossier qui commençait déjà à se noyer dans la griserie des nuages de tabac. Mais, pour une fois, ce stratagème échoua. Roberts avait dit juste ; Rivera n’avait pas de talon d’Achille. Ce garçon, dont le moral était plus délicatement coordonné, les nerfs plus finement sensitifs et tendus qu’aucun de ceux qui le regardaient, demeurait impassible. L’atmosphère pessimiste qui régnait dans son propre coin ne produisait nul effet sur lui. Ses seconds, des gringos et des étrangers, ne comptaient pas. Rebut de ce monde du pugilat, ils ne possédaient pas la moindre notion de l’honneur. De plus, ils ne conservaient aucun espoir sur l’issue du combat.

— Maintenant, prends garde à toi, lui souffla comme dernière recommandation Hagerty dit « l’araignée », son principal second. Fais-le durer tant que tu pourras… ce sont les instructions de Kelly. Sinon, la presse dira que c’est un match pour la frime, et la boxe en pâtira plus que toi à Los Angeles !

La perspective ne semblait guère encourageante. Mais Rivera n’en avait cure. Il professait un profond mépris pour le pugilisme