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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/219

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LES TEMPS MAUDITS

son air haineux habituel. Une vision d’innombrables fusils le rendait aveugle à tout le reste : aussi loin que son œil pût porter, jusqu’aux sièges à un dollar tout là-haut, dans cet océan de têtes qui le regardaient, chacun de ces visages se transformait en fusil. Sa pensée se reportait vers l’interminable frontière mexicaine, aride et desséchée, où se pressaient des hordes déguenillées qui n’attendaient que des armes.

Le gong retentit. Le combat était engagé. La salle hurlait de joie. Jamais on n’avait vu de bataille dont l’issue s’annonçait de façon si convaincante. Les journaux ne se trompaient point : deux haines personnelles s’affrontaient !… À l’appel du gong, Danny franchit d’un bond les trois quarts de la distance qui le séparait de son adversaire : de toute évidence il entendait ne faire qu’une bouchée du petit Mexicain. Il le martelait de coups, ses poings s’abattaient comme des fléaux, Rivera était submergé sous cette avalanche de coups assénés par un maître de l’art pugilistique qui le dominait complètement dans les corps à corps, l’acculait à la corde et le rejetait contre elle aussitôt que l’arbitre les séparait.