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Page:London - Les Temps maudits, 1974.djvu/220

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POUR LA RÉVOLUTION MEXICAINE

Ce n’était pas un combat de boxe, mais une tuerie, un massacre. Un autre public que celui du ring eût épuisé toutes ses émotions dès cette première minute. Danny montrait tout le talent dont il était capable !

On finissait par oublier Rivera. Une minute s’écoula, puis deux. Lors d’une séparation des deux rivaux, le public aperçut alors le Mexicain : sa lèvre était fendue et son nez saignait. Comme il se tournait en chancelant pour se réfugier dans un « clinch », l’on vit son dos, tout zébré des lignes rouges que le contact brutal de son corps avec les cordes avait imprimées dans sa chair. Mais les spectateurs ne remarquèrent pas que sa poitrine ne haletait point et que ses yeux conservaient leur regard dur et froid. Trop d’aspirants au championnat avaient pratiqué sur lui, dans ces cruels camps d’entraînement, ces assauts de tueurs d’hommes, pour qu’il s’en effrayât ; il avait appris à en sortir vivant, pour une rémunération variant d’un demi-dollar par épreuve à quinze dollars par semaine. Il avait été à dure école, et elle l’avait endurci.

Soudain, une chose stupéfiante se produisit : l’avalanche de coups, que l’œil pouvait à peine suivre, cessa brusquement. Rivera